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RIA-SIRACH & PERPIGNAN
scorpaenide

Les dangers pour le plongeur

Le danger vient de la méconnaissance ou de la certitude d’une connaissance excessive. Il y a les poissons qui mordent : certains poissons que vous connaissez bien, ainsi que les murènes, les congres et les serpents de mer ; les espèces qui piquent et enveniment : oursins, cônes, étoiles de mer, vives, raies, scorpénidés ; celles qui provoquent des brûlures ou urticaires : anémones de mer, méduses, coraux de feu. Attention à ne pas confondre les envenimations par les animaux marins et les manifestations toxiques dues à l’ingestion de poissons vénéneux, provoquant un ichtyosarcotoxisme de type ciguatera.
L’envenimation est due à l’inoculation à l’homme de venins animaux. Les animaux venimeux sont munis d’un appareil à venin et vont inoculer leurs toxines soit par piqûre, soit par morsure. L’inoculation se fait soit dans l’eau, et est alors toujours grave du fait du risque de noyade, soit hors de l’eau, lors de manipulations de l’animal.
La majorité des animaux marins venimeux vivent dans les eaux tropicales, intertropicales et tempérées chaudes.

Les mollusques et poissons les plus dangereux

Les mollusques venimeux

Parmi les mollusques, les conidés ou cônes, qui sont de très beaux coquillages, sont cause d’une envenimation parfois mortelle, toujours redoutable. Les cônes sont des gastéropodes, prosobranches, toxoglosses (langues à venin). Ce sont des animaux piqueurs.

Les cônes sont classés en trois groupes selon leur régime alimentaire : ceux qui se nourrissent de poissons, ceux qui s’attaquent aux mollusques et les vermivores.
Le plus redoutable est le cône géographe (Conus geographus), mais la difficulté que l’on rencontre à différencier les cônes dans leur milieu naturel oblige à les considérer tous comme suspects. Le sujet présente après quelques minutes une douleur au point de piqûre, avec un œdème souvent volumineux, puis des paralysies des muscles squelettiques et des muscles respiratoires qui seront responsables du décès. En pratique, l’évolution est variable, mais l’apparition des paralysies doit faire prévoir une assistance respiratoire. Il n’y a pas de sérum.

conide

Les poissons marins venimeux

Les animaux mordeurs

Les murènes qui vivent cachées dans les anfractuosités des rochers dont les morsures entraînent de profondes blessures qui permettent le passage du venin à action hémolytique (complications hémorragiques et septiques).
Les serpents marins sont pour la plupart des espèces pacifiques qui évitent l’homme et sont rarement à l’origine d’envenimation. Quelques espèces de l’Océan indien sont par contre agressives et peuvent attaquer les plongeurs. Le venin des serpents marins est le plus toxique que l’on connaisse, 20 fois plus que celui des cobras.
Les animaux qui piquent
Les raies armées dont la queue porte sur sa face dorsale une épine venimeuse. Ce sont des animaux piqueurs. Les raies provoquent des blessures au bord de la plage quand on marche dessus par inadvertance. Parmi elles, l’espèce la plus connue est la raie pastenague (Dasyatis pastinaca) qui porte sur la queue un dard souvent mortel d’une vingtaine de centimètres, denticulé et très difficile à retirer.
Les poissons-chirurgiens (ou acanthuridés, de très beaux poissons très colorés) dont la queue possèdent des lames érectiles ou scalpels qui provoquent de douloureuses et profondes blessures.
Les siluridés qui comprennent les silures (poissons-chats), qui vivent généralement cachés sous des pierres ou dans la vase et portent des barbillons sur les lèvres, et dont les épines sont venimeuses. Leurs piqûres peuvent être mortelles comme celles de Plotosus anguillaris (océan Indo-Pacifique).
Les trachinidés, ou vives, qui vivent enfoncés dans le sable et laissent apparaître leurs nageoires dorsales munies de 5 à 7 épines venimeuses dont la piqûre très douloureuse se produit sur les plages lorsque l’on met le pied sur l’animal.
Les scorpaenidés (rascasses) qui comprennent trois genres :
• le genre Pteroïs (Pterois volitans, la rascasse brune (Scorpaena porcus), la rascasse rouge (Scorpaena scrofa) ou « chapon ») ;
• le genre Scorpaena (Scorpaenopsis oxycephala ou poisson-scorpion) ;
• le genre Synanceia (comprend une seule espèce, Synanceia verrucosa ou poisson pierre, réputé pour être le plus venimeux au monde). Leur appareil venimeux est constitué de 13 épines dorsales.
• Les scorpaenidés se trouvent sur les côtes, cachés parmi les rochers, les coraux, le sable avec lesquels ils se confondent.

Le tableau clinique causé par la ou les piqûres est commun à tous ces poissons et se caractérise par des signes locaux très importants : douleurs souvent syncopales, œdème, phlyctènes hémorragiques, nécrose, associés à des signes généraux : troubles sensitifs, convulsions, paralysies, accidents cardiaques et respiratoires pouvant entraîner la mort (cas des poissons-pierres). Le pronostic est, en cas de survie, assombri par les complications locales (nécrose, surinfections), les septicémies, le tétanos.
Les octopodidés parmi lesquels la pieuvre à anneaux bleus (Hapalochlaena maculosa, côtes australiennes), la plus jolie et la plus dangereuse de toutes. Son appareil venimeux est composé de glandes salivaires entourant l’orifice buccal et de mandibules ou bec, la bouche étant située au centre de huit tentacules ou bras. Bien que de petite taille (de 10 à 15 cm), cette céphalopode n’en demeure pas moins extrêmement redoutable et peut tuer en quelques minutes.

 

Les animaux venimeux par contact (voire simple effleurement)

Les cnidaires, autrefois appelés cœlentérés, redoutables par la présence de cellules urticantes, les cnidoblastes, dans leur ectoderme. Dans l’ordre, on trouve : anémones de mer, coraux de feu, méduses dans les plus dangereuses les physalies (les galères portugaises), grandes méduses des mers chaudes, remarquables par leur volumineuse poche d’air, rose et bleue et surtout les cuboméduses (ou guêpes de mer) responsable de cas mortels,
Les astérides, ou étoiles de mer à cinq branches ou plus, dont la seule espèce venimeuse est l’Acanthaster planci, la plus répandue, grosse étoile de mer pouvant atteindre 60 cm de diamètre.
Les holothuries, plus communément appelées concombres de mer, qui ont la particularité d’éjecter des filaments projetés par l’anus entraînant des lésions locales (irritation, érythème et œdème) et des atteintes oculaires (cécité).

Les échinoïdes, ou Oursins. Seules quelques espèces sont dotées d’un poison nocif pour l’homme qui peut se situer au niveau des piquants, mais aussi des pédicellaires (filaments situés entre les piquants) :
L’oursin diadème (Diadema setosum), les piquants, très fins et cassants, pénètrent très facilement dans la chair du plongeur, où ils se brisent et provoquent de fortes douleurs, accentuées par la présence d’une substance toxique. Ce venin provoque une sensation immédiate de forte brûlure. Après piqûre, la zone touchée devient violette, et le reste pendant plusieurs jours. Il se forme un petit œdème avec une sensation de brûlure persistante. Suivant la sensibilité des personnes, la réaction peut être plus ou moins grave : nausées, paralysie de la bouche et dans les cas extrêmes paralysie respiratoire et arrêt cardiaque.
L’oursin bonnet de prêtre (Tripneustes gratilla) est une espèce très venimeuse. Le puissant venin sécrété par les pédicellaires provoque une réaction cutanée importante accompagnée de nausées, myalgies et parfois d’un malaise général potentiellement dangereux ; ces symptômes peuvent persister jusqu’à 6h.
L’oursin fleur (Toxopneustes pileolus), mesurant jusqu’à 15 cm de diamètre.  Il s’agit d’un des animaux venimeux les plus dangereux des écosystèmes coralliens. Sa toxine est une puissante neurotoxine paralytique, qui peut provoquer la mort d’un homme par étouffement en moins d’une heure, et a fortiori la noyade d’un baigneur. Ce venin peut être mortel pour un homme adulte et une hospitalisation rapide est donc préconisée en cas d’envenimation.
Les annélides, vers marins au corps recouvert de poils qui entraînent œdème et engourdissement pendant plusieurs jours.

La prévention

Les envenimations par les animaux marins sont rarement dues à des comportements agressifs de leur part mais parce que l’homme dérange un animal marin armé non pour attaquer mais pour se défendre. Il est donc impératif de prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter des accidents qui s’avèrent toujours redoutables, parfois mortels, dus au venin, en particulier des cônes et des poissons :
• mettre des chaussures adaptées, des gants, des combinaisons adaptées ;
• ne pas enlever, ne pas déranger et ne pas toucher les animaux vivants dans leur milieu, surtout si on ne les connaît pas.
Apprendre à prévenir et à traiter ce type d’incidents est probablement aussi important que les procédures à suivre devant des accidents de plongée. 

Traitement : face à une envenimation marine

En urgence
• Eviter le sur-accident (éloigner la victime, avertir du danger) ;
• Conserver ou photographier l’animal ;
• Alerter les secours, ne pas laisser le blessé seul.
Éviter un pic de concentration plasmatique trop élevé
• Allonger le sujet en position demi-assise et lui éviter tout effort ;
• Immobiliser le membre et effectuer un bandage de contention (garrot, incision et succion sont à proscrire) ;
• Laver la plaie à grande eau.
En fonction du contexte
Serpents marins, poulpes bleus, cônes, poissons pierres
• aspi venin, sérum spécifique, assistance ventilatoire
Les deux méduses dangereuses
• sérum spécifique (!) et assistance ventilatoire
Raie, Scorpénidés, Oursins, Étoiles de mers, Vives, etc.
• Soit par immersion dans l’eau la plus chaude possible (le plus longtemps possible) ; les venins étant thermolabiles, il faut “chauffer” la lésion : eau chaude (au-dessus de 50°C), cigarette allumée ;
• Oter les débris d’appareil venimeux s’ils sont mobilisables ;
• Contre l’infection : anti-infectieux local, antibiothérapie ;
• Sérum antitétanique ;
• Contre la douleur : antalgiques, anesthésiques locaux et généraux ;
• Contre l’inflammation : corticoïdes, antihistaminiques.
Si brûlures, exanthème ou rash, vésicules, urticaire (méduses, anémones, concombres, coraux de feu…)
• vinaigre + corticoïdes locaux
Hospitalisation le plus rapidement possible
• Réanimation cardio-respiratoire, épuration extra-rénale ;
• Repérage radiographique des débris radio-opaques ;
• Extraction chirurgicale des débris.

L’apprentissage par l’observation et la compréhension
De l’amour et du respect de Soi à l’amour et au respect de ce qui nous entoure.
À partir de ma formation avec l’école J.P. Plongée http://attitudeplongee.free.fr
Actuellement Moniteur CMAS E3 et Médecin Fédéral CAP Port Vendres https://www.plongee66.com